Quart monde et mai 68 : il y a 50 ans…

Même si les événements ont commencé en mars de cette année là, c’est le  mois de mai qui symbolise  les événements étudiants de 1968. Il y a donc cinquante ans… Revoyons comment l’a vécu le mouvement ATD Quart Monde…

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Le Père Joseph parlant aux jeunes de Noisy le Grand

Pour les familles des bidonvilles ce fut d’abord une période difficile. Les grèves ont coupé les vivres… Le mouvement a dû mettre en place des secours, et aider les familles à les gérer.

Mais il en ressortit au moins deux aspects positifs : les cahiers de doléances et les bibliothèques de rue.

 Un peuple parle

Puisque les étudiants et autres s’exprimaient sur leurs idées du monde, il fallait que les plus pauvres puissent le faire aussi. s’inspirant alors des cahiers de doléances de la Révolution de 1789, les équipes d’ATD Quart Monde ont interrogé les familles.
Ce sera le Manifeste « Un peuple parle ».

Ce souci de relayer la parole des plus exclus est constant dans le mouvement. On le voit entre autre à travers les titres de certains livres comme « Il fera beau le jour où le sous-prolétariat sera entendu » (Alwine de Vos, 1977), « Un peuple se lève » (Francine de la Gorce, 1995) ou encore « Quand un peuple parle » (Bruno Tardieu, 2015).

On le retrouve aujourd’hui à travers de très nombreuses actions d’ATD Quart Monde dans une trentaine de pays et de nombreuses institutions internationales.

Bibliothèques de rue

Qui dit étudiant, dit études et donc savoir. Le Père Joseph, après un temps négatifs sur ces jeunes qui ne connaissaient rien de la misère à leur porte, a compris que le Quart Monde devait participer à cet élan de réflexion.

Et surtout il a convaincu des étudiants de ne pas conserver leur savoir égoïstement. De là sont sortis les premières bibliothèques de rue, puis les « semaines de l’avenir partagé « , reprises aujourd’hui à travers les « festivals des savoirs et des arts« .

Et comme toujours il ne s’agit pas seulement de mettre en place des actions ATD, même s’il y a près d’une cinquantaine de bibliothèque de rue en France. Il faut toujours viser plus large. C’est ainsi que le mouvement a beaucoup travaillé pour faire exister un nouveau métier : « médiateur du livre », ou que des associations culturelles, bibliothèques municipales,… sont elles aussi venues apporter le livre dans la rue.

Il n’y a pas que les livres d’ailleurs. Ainsi « Art et Développement », créée par un ancien volontaire permanent d’ATD Quart Monde, vient au sein des cités ou bidonvilles avec ses chevalets pour vibrer avec la peinture…

J’aime lire

Pour fêter les 50 ans des bibliothèques de rue d’ATD Quart Monde, la revue « J’aime lire » (pour enfants entre 7 et 10 ans) comprend dans son dernier numéro un petit roman « Un livre a disparu« . Rédigé par une animatrice de bibliothèque de rue à Montréal, il nous projette dans cette activité si particulière et si riche à la fois…

Je vous en parle demain…

Michel Lansard

Pour aller plus loin :

Pour relire mai 68 à la lueur du Quart Monde :
–> Journal du Quart Monde de mai 2018

Pour découvrir le livre « Un peuple parle » à travers une table ronde
–>  http://jautre.com/quand-un-peuple-parle

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