À vous la parole

 
Aujourd’hui nous recevons un invité, à savoir Jean-François Colin, lecteur de ce blog.
 

Chacun son humour…

Troisième dimanche sans office dans les lieux de culte, rassurez-vous, je ne vais pas vous faire un sermon. Juste mettre par écrit quelques réflexions de la nuit.
 
Il y a ceux qui dénoncent l’incurie, le manque de stocks de multiples produits et ceux qui réinventent chaque jour des moyens nouveaux pour produire ce qui manque et l’acheminer jusqu’aux populations concernées. Je suis admiratif face à la multitude des initiatives prises par les services de santé, les industries, les commerçants, maraîchers, éleveurs, réseaux sociaux géolocalisés, … qui proposent de nouveaux services adaptés aux besoins en un temps si court.
 
Cela m’évoque un très vieux conflit entre Pétain et De Gaulle sur le choix entre la ligne Maginot ou les chars, la guerre de tranchées (les stocks) ou la guerre de mouvement (la capacité à s’adapter).
 
En ce dimanche, je pense également aux initiatives prises par des paroisses dynamiques d’une part et par les grands réseaux religieux d’autre part. Pour pallier l’absence de rassemblements physiques, ils proposent des outils de prière et de méditation, les uns en proximité, les autres hors sol. Certains inventent de nouveaux outils, certains mobilisent ceux qu’ils avaient déjà conçus. Cela m’évoque la chute du temple de Jérusalem (et la chute des grands prêtres) au profit de groupes plus mobiles autour des pharisiens (et de leurs synagogues) d’une part et des judéo-chrétiens d’autre part. Va-t-on voir s’accélérer une recomposition du paysage religieux ?
 
Comme dans toute période de tension et de changements rapides, l’information est difficile à vérifier, elle véhicule les peurs, met en avant des gourous et leurs croyances, raconte de belles histoires solidaires (les militaires qui transportent 2 malades en Allemagne, une journée d’info en continu…).
 
Et comme dans toute période de changements rapides, seuls les plus habiles vont pouvoir s’adapter, les autres et ils sont nombreux resteront sur le côté. Confiner autant de monde au moment où on a autant de besoins, n’est ce pas signifier qu’un petit nombre suffit à faire tourner le pays, les uns par télétravail, les autres pour des tâches manuelles non encore robotisées. Et tous les autres ? Quel rôle social ? Tous ceux qui sont en dehors du numérique, comment feront-ils pour passer leurs commandes, pour gérer leurs droits et allocations, pour être dans les réseaux pour recevoir les bons produits ou bénéficier de l’entraide de proximité. Au risque de me répéter, la question éthique n’est pas celle des quelques malades rapprochés des respirateurs, mais celle de tous ceux qui vont être exclus du nouveau mode d’organisation de notre société que préfigure ce confinement.
 

Assez parlé, je vous quitte, je monte aux 3 becs dans la Drôme.

J’ai libéré un mur de l’appartement pour la projection, mon tapis de marche est connecté, j’ai programmé les 3 becs, fin du printemps car il y a des fleurs et des chants d’oiseaux, j’ai pris l’option sans pollen pour les senteurs par aérosol. C’est proposé par Visorando.
Pour ceux que ça intéresse, il y a les chemins de Compostelle, avec des temps de prière et de méditation. Vous pouvez choisir le théologien et le rythme de la marche. C’est proposé par La Pélerine et aussi par Prions hors Église.
 
Ce qui est sympa, c’est de le faire à plusieurs (chacun chez soi mais avec les portables), le soir on peut échanger sur Facetime en prenant l’apéro, toujours chacun chez soi, bien sûr.
 
Confinez-vous bien, bon dimanche
 
Jean-François

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