Francine et la tourterelle
Francine était volontaire permanente d’ATD Quart Monde, et vivait dans le camp de Noisy le Grand, lorsqu’un matin de 1967, un jeune garçon lui apporte une tourterelle…
Francine ce matin là se demandait justement ce qu’elle allait dire, l’après-midi, au cours d’une émission de radio s’adressant aux enfants.
Et voilà ce garçon, qu’elle connaissait bien, qui vient la trouver.
« Tu sais j’avais deux tourterelles. Mais les rats en ont tué une et blessée celle-là. Je te la donne pour que tu puisses la sauver… »
Francine a raconté à la radio ce qu’elle venait de vivre quelques heures plus tôt. Et des centaines d’enfants ont répondu, écrivant une lettre, y joignant quelques francs sortis de leur tirelire…
Francine commença à répondre à chacun. Face au nombre, d’autres volontaires et le Père Joseph, écrivirent des lettres…
« … le pire, quand on est pauvre, c’est d’être tout seul, sans ami, d’être rejeté et méprise. On finit par se dire qu’on n’est pas un enfant comme les autres… L’amitié, c’est le plus important qu’on puisse donner. ».
Puis cela devint un journal pour parler de ce que vivent les enfants du camp…
Lors d’un voyage en Inde, le Père Joseph Wresinski rencontre des enfants qui vivent dans les gares, dans les rues. On les appelle les « Tapoori ». Ces enfants récupèrent dans les trains les restes de nourritures laisses par les voyageurs. Ils se retrouvent en groupe et partagent pour que chacun ait de quoi manger. De retour, Joseph écrivait àd’autres enfants :
« Vous êtes comme les Tapoori lorsque, à partir de presque rien, vous cherchez à construire un monde d’amitié où il n’y aura plus de misère. »
Pour rendre hommage à ces enfants qui ont la vie difficile mais savent rester solidaires, il donne le nom de Tapori au courant d’amitié entre les enfants qu’il a créé.
En octobre à Paris, le mouvement Tapori a fêté ses cinquante ans. Il rassemble à travers des pays différents, les enfants qui sont amis de ceux qui n’ont pas d’amis…
Michel Lansard