Il était une fois… En septembre 1948…

Je ne sais pas ce qui se passe. Ma petite grotte tranquille est agitée de toute part, on me comprime, on me pousse… Et voilà que je me trouve à l’air libre. Mes petits poumons en prennent un coup et je crie… Mais finalement tout va bien semble-t-il.
J’apprendrai plus tard que je viens de naître ! Quelle histoire !

J’étais seul, sans savoir ce que cela voulait dire.
Même si parfois je sentais des coups, ou entendais des bruits étranges : les paroles de mes parents…
Et voilà brusquement que je suis dans un autre monde.
Et qu’autour de moi il y a les autres !

Je découvre sans en avoir conscience l’altérité.

Et dans les années qui suivirent, j’appris qu’il y avait beaucoup, beaucoup d’autres différents de part le vaste monde…

J’ai appris ensuite à dire « je ». Pas toujours facile.

Plus fort encore. Tous ces autres, me considérait comme un « autre » !
Incroyable non ?

Je suis donc  « je » et je suis un « autre » en même temps.

De là est sorti ce titre peut-être étonnant « j’autre ».

Plus tard j’ai découvert n’avoir rien inventé puisque Jean-Jacques Rousseau écrit dans les Confessions « Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre« .
Ou encore Rimbaud qui affirme « Je est un autre » (Lettre à Georges Izambard, 13 mai 1871).

Qu’importe, je garde ce titre, pour pouvoir parler, réfléchir, échanger…
avec d’autres (et particulièrement avec vous si vous le souhaitez) ,
sur nos relations aux autres.
Les autres qui nous sont proches ou lointains, ceux de notre temps mais aussi ceux du passé et surtout ceux et celles du futur. Ces autres qui n’ont pas forcément la même couleur de peau, pas le même sexe, pas le même âge, pas la même culture, pas les mêmes croyances (religieuses ou autres),…

Autrement votre

Michel

Avertissement :
ce blog est en gestation depuis plusieurs années,
bien avant les attentats de novembre 2015 à Paris

 

Une réflexion au sujet de « Pourquoi jautre »

  1. Bonjour, ça me plait bien ce néologisme « j’autre ». D’un coup, on comprend plein de choses à la fois. Cela me fait penser à celui créé par Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste d’origine vietnamienne : « inter-être » ; mot qui – sans long discours – nous fait réaliser notre interdépendance.

    http://www.thich-nhat-hanh.fr/index55d5.html?option=com_content&view=article&id=92&Itemid=85

    Merci et longue vie au blog !

    Anne

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