Les objets connectés vont changer notre vie

IOT, ou le monde des objets connectés

Je discute avec mon amie Nicole. Je ne sais plus pourquoi on arrive à l’informatique qui change profondément notre société. On aborde les objets connectés…

Nous sommes dans la cuisine. Je donne spontanément en exemple le réfrigérateur qui sera connecté à internet. Elle s’écroule sur la table, morte de rire, convaincue que je lui fait une bonne blague…
Et pourtant, certains prévoient qu’en 2020 il y aura 50 billions d’objets connectés…

L’exemple du frigo connecté

Nicole ne le sait pas, mais il existe déjà des frigos connectés depuis plusieurs années. Ils se relient à internet via un canal Bluetooth ou WiFi. Et ils deviennent de plus en plus intelligents. Certes ils sont davantage commercialisés aux USA et en Asie qu’en France. Mais ils sont là !

Aujourd’hui votre frigo vous fait l’état du stock disponible. Il peut scanner les dates limites de consommation et vous alerter suffisamment tôt. Il possède en effet un écran tactile pour voir la liste de course en conséquence. Il peut même être relié à votre smartphone, pour que la dite course soit dans votre poche lorsque vous serez au magasin.

Afin d’éviter de rompre la chaîne de froid, l’écran tactile, pilotable à distance, montre le contenu. Plus besoin d’ouvrir les portes de votre frigo pour cela ! Pour certains modèles il est possible de l’interroger oralement.
Imaginez ! Vous êtes dans votre super-marché. Horreur, vous ne savez plus s’il vous reste assez d’œufs. Grâce à votre smartphone vous posez la question à votre frigo : « combien reste t-il d’oeufs ? » . Et pendant que vous y êtes, dites lui d’activer une zone de froid particulière, pour pouvoir mettre bien au frais, dès votre retour, ce poisson dont vous venez de découvrir la promotion. Bien sûr votre super frigo vous aidera à ranger au bon endroit chacun des aliments rapportés, pour optimiser leur conservation.

Il vous propose aussi des recettes en fonction de votre stock. On peut les lire sur l’écran tactile, mais pour certains modèles on peut faire défiler les pages par gestes, pour ne pas toucher l’écran avec des mains mouillées ou pleine de farine…

Par ailleurs le frigo est un des équipements centraux de votre cuisine. Certains fabricants lui donne donc accès à la météo, aux photos de votre smartphone, à vos réseaux sociaux… Il peut être associé avec d’autres appareils présents, comme un plan de travail qui projette votre recette sur un plafonnier pour l’avoir devant vous au bon endroit.

On en salive d’avance non ?

Autres objets connectés

Ok je vous accorde que je ne vais pas me précipiter pour avoir cette merveille. C’est juste un clin d’œil à Nicole. Mais c’est une réalité. Et le développement de ces objets connectés s’accélère.

En informatique on appelle cela l’IOT (Internet of Things), en français « l’internet des objets » . En 2016, on estime que 5,5 millions d’objets sont connectés chaque jour dans le monde. Mais les prévisions nous parlent de milliards d’objets d’ici quelques années…

Quels objets ? On peut poursuivre dans le domaine de la domotique (la maison intelligente) avec les ampoules, les thermostats, les balances, la chaudière,… et j’en passe.
La machine à laver a ainsi des capteurs pour surveiller le type de linge déposé et la température. Elle refusera les situations qui risquent d’abimer vos vêtements, et vous prévient quand c’est terminé.
On s’étonne moins en pensant aux ascenseurs, reliés depuis longtemps à une centrale, mais par téléphone…

L’automobile s’engage à fond. Michelin produit des pneus connectés avec des services visant en particulier les flottes de transporteurs. Mais de façon plus large, l’automobile n’est plus seulement un moyen de locomotion : elle communique avec le monde extérieur via Internet. Le smartphone, encore lui, va servir à (dé)verrouiller le véhicule, mais aussi à le contrôler (huile, pneu,…). La tarification des locations de véhicule, les appels d’urgence, l’éco-conduite,… le suivi complet d’une flotte automobile, tant sur les plans techniques, entretiens, assurances, amortissements, reventes,… beaucoup d’aspects sont concernés et pas uniquement pour les voitures sans chauffeurs de Google et autre Apple…

On parle aussi de véhicules « dronisés ». Un drone se déplace en même temps que la voiture et analyse pour elle l’environnement. Ils sont alors connectés à des serveurs de cartographie, de trafic routier,… Aux Pays-Bas des ambulances fonctionnent déjà ainsi pour trouver le chemin le plus rapide vers l’hôpital.

Le monde agricole n’est pas en reste, avec des capteurs pour anticiper des alertes de grêles. Et bien sûr il y a des vaches, moutons,… connectés !

L’hôpital, et globalement le monde de la santé, se lance à fond également. Cela concerne les patients hospitalisés, mais aussi par exemple un manteau spécial pour bébé malade, qui permet de monitorer encore l’enfant, une fois rentré à domicile.

On peut évidemment suivre les déplacements d’une personne dans un lieu donné. Certains l’installent pour suivre le client dans un supermarché et lui présenter les promotions au bon moment. Mais c’est aussi dans un musée, permettant lors de la visite, de fournir les bonnes explications dans la bonne langue en fonction de la situation du visiteur.

Je laisse votre imagination poursuivre une longue liste d’usages possibles 😉

Quelques compléments techniques

IPv4 et IPv6

Votre ordinateur a une adresse IP (pour Internet Protocol). Il en est de même pour chaque objet connecté : votre smartphone, votre tablette, ceux de vos enfants ou de vos collègues de travail,…
Et maintenant voilà que votre montre, votre voiture, et même votre frigo en veulent une, sans compter les vaches de Dédé…

IPv4 est ancien. C’est un code en décimale sur 4 octets. Souvent votre ordinateur sur votre réseau local aura une adresse de type : 192.168.1.7. Le maximum de machines connectées ensemble est alors de 4 milliards.

On a donc inventé IPv6 pour avoir plus de possibilités. Les adresses IPv6 sont codées en hexadécimal sur 16 octets.
Exemple : 4bd6:0451:0002:4b23:0020:0000:b4d2:1234

On peut maintenant gérer des millions de milliards d’adresse IP.

Sécurité

Des milliards de données personnelles vont ainsi transiter sur la toile. Cela pose obligatoirement un problème de sécurité. Il s’agit donc de protéger au maximum ces données. Mais des situations nouvelles obligent aussi à réfléchir autrement.

Prenons l’exemple de l’automobile. On doit s’assurer que seules les personnes autorisées la prennent. Mais jusqu’où ? Faut-il prévoir la réaction du voleur qui lors d’un carjacking sur une voiture hyper protégée n’a d’autre solution que de devenir hyper violent pour partir avec le véhicule… C’est la question posée aussi par l’identification par empreinte digitale, qui amène des délinquants à couper le doigt de la personne ayant posé une protection via son empreinte.
Sécuriser l’objet et ses données ne doit pas être fait au détriment de l’humain !

Le réseau lumière

Après les petits modems que l’on utilisaient dans les années 80, on a connu l’ADSL (utilisant les lignes téléphoniques) et maintenant se répand petit à petit la fibre optique.

À l’intérieur des bâtiments on avait le câblage Ethernet ou les câbles électriques. Côté connexion sans fil c’est aujourd’hui surtout le wifi. Arrive maintenant la LI-FI, le réseau utilisant la lumière. Toute diode lumineuse va servir de relais pour transférer des données. C’est hyper rapide. C’est sécurisé puisqu’il suffit d’avoir des pièces fermées ne laissant pas sortir la lumière, pour que les données sensibles soient à l’abri. Mais cela reste pour le moment à courte distance.

Hardware, software, humanware

Les informaticiens parlent de HardWare (le matériel) et de SoftWare (les logiciels). J’ai toujours voulu y ajouter ce que j’appelle l’HumanWare, pour rappeler la place de l’humain.

Ces technologies sont fabuleuses. Certaines sont des gadgets. D’autres seront très utiles, voir même sauveront des vies. Mais comme pour tout technologie il faura surveiller ce qu’elles impliquent humainement.

Elles sont comme le couteau.
Il peut me servir égoïstement à couper MON steak.
Il peut me servir à tuer mon voisin.
Il peut aussi être un outil de mon ouverture aux autres, pour partager mon pain.

À nous de surveiller l’usage de tous ces objets connectés…

Michel Lansard