« Demain », un film à voir
Des films nous montrent les dégâts écologiques que subit notre planète (Al Gore, Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand,…). Le film « Demain » a choisi de nous montrer des alternatives, des solutions,… concrètement mises en place ici et là de part le monde, étayées par les résultats de différentes recherches.
On ne s’ennuie pas, même si le sous-titrage pour les interviews non-francophones pourra gêner quelques uns. C’est beau, et surtout plein d’optimisme à partir d’exemples concrets.
C’est facile même pour ceux qui sont loin des sujets traités, grâce à Mélanie qui joue la candide et Cyril le pédagogue.
On pourrait penser que tout cela ne vaut que pour quelques fanatiques écolos et que cela reste marginal. Mais si on écoute bien, on constate que ce n’est pas le cas.
Si on prend l’exemple de jardins communautaires dans la ville de Détroit, on peut se dire que cela ne concerne qu’une dizaine de personnes, au milieu d’une ville sinistrée (perte de l’industrie automobile). Mais en réalité ce sont près de 2000 « fermes citadines » qui existent déjà, et qui visent pouvoir nourrir la moitié de la ville…
Et, plus que le nombre, on notera la façon de cultiver, en mélangeant des plantes différentes sur un petit espace optimisé, qui permet de produire beaucoup plus au mètre carré que l’industrie agricole classique… Et ce, sans polluer…
On découvre par ailleurs jusqu’où peut aller la notion de recyclage dans une usine de fabrication d’enveloppes, avec un résultat écologique, mais aussi économique, nettement positif !
Lorsqu’on parle des monnaies locales, on peut là aussi penser que c’est un truc marginal. Et on découvre avec surprise le WIR, monnaie suisse utilisée par 60000 entreprises (!) pour régler leurs tractations entre elles… 1,7 milliard de francs !
Et ce depuis plus de 70 ans, car le WIR a été créée comme réponse à la crise des années 1930 !
Sur les différents aspects (alimentation, énergie, démocratie, économie, éducation…) « Demain » amène à réfléchir et à imaginer le 21ième siècle différemment des 2 précédents.
J’y ajoute que si on y parle bien sûr de l’importance de la bio-diversité, cela ne concerne pas seulement la flore et la faune. Cela concerne également l’espèce humaine !
On le constate par exemple en Inde, avec la création de villages particuliers où les pauvres se mélangent indépendamment des castes ! Mais plus profondément, on sent dans toutes ces actions collectives, la richesse de la rencontre entre les uns et les autres !
L’autre n’est plus un étranger et une menace ; c’est un partenaire pour l’avenir..!
Michel
PS : si vous avez vu, « Demain », venez donner votre avis à travers un commentaire à la suite de cet article.
Un avis sur le film, vos réactions à telle ou telle action présentées… Une idée à partager…
Merci d’avance…
Notes :
Sur le film :
–> http://www.demain-lefilm.com
Même si vous n’êtes pas enseignant, téléchargez le guide pédagogique 😉
Sur le Wir
–> http://www.swissinfo.ch/fre/economie/le–wir—une-drôle-de-monnaie-septuagénaire/4351034
Bravo Michel pour votre résumé qui donne une bonne idée du film 😉
Pour ma part, je suis particulièrement sensible à tous les aspects concernant l’agro-alimentation et j’ai été absolument fascinée par l’exemple de permaculture donné dans le film. Cela se passe au Bec Hellouin en Normandie. Protéger l’environnement et du même mouvement, protéger notre santé, en mangeant mieux, en mangeant moins ou autrement, avec des produits non trafiqués…
La grave crise que nous vivons aujourd’hui est aussi porteuse d’une grande espérance : avec la prise de conscience qui a lieu actuellement, l’imagination de chacun se met en route pour trouver des solutions, chacun à son niveau. Il n’est pas question de revenir à la manière de cultiver la terre telle qu’on la connaissait il y a 2 siècles. La culture intensive telle qu’elle s’est développée depuis la 2e guerre mondiale a montré ses limites et ses méfaits. Une troisième voie s’ouvre à nous, mixant ingéniosité et écologie…
Avec le film, j’ai commencé à saisir l’intérêt des monnaies locales, intérêt qui m’avait totalement échappé. Je pense que l’on peut aussi insister sur le micro-crédit et l’économie sociale et solidaire. Nous sommes clairement invités à revenir à une forme de vérité : c’est le travail de l’homme et ce qu’il produit qui a valeur, non les transactions financières… Pour ma part, je rêverai de redonner de la valeur au travail artisanal manuel : bien sûr, les professions dont nous avons tous besoin comme les plombiers, les carreleurs, etc. mais aussi les artisans d’art, qui travaillent la matière pour la transformer et illuminer notre quotidien par leur savoir-faire et leur créativité…
Enfin, pour conclure, j’ajouterai simplement en écho avec la dernière encyclique du pape François à propos de l’écologie un élément qui me paraît fondamental. L’écologie, c’est bien sûr tout ce qui a été évoqué dans le film, c’est toutes les solutions que nous saurons trouver pour protéger notre environnement. C’est aussi et surtout une forme de conversion de vie qui s’enracine dans une conversion du coeur : adopter un mode de vie qualitativement meilleur parce que plus sobre et plus centré sur l’essentiel, attentif aux relations aux autres et à notre maison commune…
En ce 31 décembre, c’est ce que je nous souhaite à tous et à toutes pour la nouvelle année qui pointe son nez… À tous et à toutes mes meilleurs voeux pour 2016.