J'autre

Quand les évêques font de la politique…

Laïcité et expression politique des religions

Contrairement à la séparation états-unienne, faite pour protéger les religions face au politique, la séparation française vise à protéger le politique de l’influence religieuse.
Comme cela a été rappelé à plusieurs reprises ces jours-ci, la loi républicaine l’emporte sur la loi religieuse. Certains en déduisent que les religions doivent se taire.

Par ailleurs de nombreux sondages montrent la perte de confiance du peuple face au personnel politique, toutes tendances confondues.

C’est dans ce contexte que les évêques de France lancent un appel aux hommes et femmes politiques, et  plus largement au pays, pour retrouver un vrai sens du politique.

Un texte fort que je vous invite à lire

Ce texte est diffusé à 10 000 exemplaires en librairie.

Quelques points clefs de constat, parmi d’autres…

• La contestation l’emporte sur le dialogue, l’unité nationale se désagrège.

• La peur l’emporte trop souvent ( migrants, islam, chômage, pauvreté, violences,…) tandis que l’individu passe avant le collectif.

• Diversité contre identité, on ne sait plus vraiment ce que veut dire être (et devenir) français.

• Les chrétiens ne doivent pas se fermer sur eux-mêmes. Ils doivent éviter Charybde (renier la part chrétienne qui nous a construit ) et Scylla (fantasmer un soit-disant âge d’or chrétien du passé).

• La laïcité est redevenue sujet de conflits. Les évêques parlent d’un « cadre juridique qui doit permettre à tous, croyants de toutes religions et non croyants, de vivre ensemble« .
Ils refusent de reléguer la religion à la sphère privée et « priver la vie publique d’un apport précieux pour la vie ensemble« .

Un appel à (ré)agir…

Face à ce constat, les évêques appellent à construire une charpente commune plutôt que des armures individuelles.

Ils invitent à redonner du sens à l’action et à la pensée politique.
• « On ne fait pas vivre ensemble des individus avec de seuls discours gestionnaires« .
• « Le vrai compromis est plus qu’un entre deux, simple résultat d’un rapport de force. C’est, à partir de position différente, entrer dans un vrai dialogue où on ne cherche pas à prendre le dessus mais à construire ensemble quelque chose d’autre, où personne ne se renie, mais qui conduit forcément à quelque chose de différents des positions du départ« .

Finalement ils appellent à la responsabilité de chacun. Fini le temps où ils disaient ce qu’il fallait voter…
« Chacun à son niveau est responsable de la vie et de l’avenir de notre société. Cela
demandera toujours courage et audace. Des qualités qui n’ont jamais déserté le cœur de notre pays ».

Conclusion partielle

On ne sera pas forcément d’accord à 100% avec ce texte, sur ces différents apports, et c’est normal.
On regrettera sans doute qu’il n’y ai pas suffisamment d’hommes et femmes politiques
(je ne parle même pas des partis) pour se lancer à vouloir donner véritablement du sens pour l’avenir.
Mais il y a là un texte fort que l’on ne peut négliger. Un texte qui, malgré les constats difficiles, se veut optimiste, puisque on peut y lire que « notre pays est généreux mais en attente. »

Bonne lecture…

Michel Lansard

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C’est ce que propose le journal La Croix.
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