L’exclusion existe aussi à travers les
religions

Je ne suis pas catholique. Et pourtant aujourd’hui je vais vous parler d’une des dernières audiences du Pape au Vatican…

Exclusion quart monde dans les religions

Combattre l’exclusion partout… y compris au plan
religieux !

Ceux et celles qui vivent dans l’extrême précarité, trop souvent depuis des générations, sont de facto exclus de nos sociétés. Or les religions font partie de ces sociétés, et contribuent aussi à cette exclusion. Elles forment donc, elles aussi, cet espace dans lequel il faut intervenir.

Aider les pauvres

Ceci posé, on pourrait agir pour que les croyants des diverses religions soient présents à côté à des plus pauvres. On dira que cela se fait depuis des siècles à travers les différentes dimensions  de la charité (pour les chrétiens), de la zakât (pour les musulmans), de la Tsedaka pour les juifs, etc.

Et je n’enferme pas ces mots dans le seul don d’argent (plus ou moins défiscalisé) ou de matériel (plus ou moins usagé)…
Il y a une partie noble, désintéressée, respectueuse, dans la charité bien comprise, basée sur la personne en tant que telle…

Soutenir les pauvres

Un autre aspect que l’on rencontre aussi vient d’organismes religieux qui soutiennent des combats pour les plus pauvres. ici c’est le droit au logement, là le droit à  la santé ou l’école…

C’est une dimension politique, au sens vrai du terme, mais qui trouve sa force et sa justification dans une foi religieuse. Et, sauf dans les cas de récupération et de manipulation politicienne,  c’est là aussi une action noble !

Rejoindre les croyants en grande précarité

Mais lutter contre l’exclusion des plus pauvres, c’est aussi les rejoindre, et donc les reconnaître, comme croyants, du moins ceux qui le sont bien sûr. Je ne parle pas de prosélytisme !

Il s’agit alors de les faire reconnaître par les autres croyants et par les instances qui les coordonnent. Ils doivent pouvoir vivre leur foi comme les autres, et ne pas rester à l’entrée des églises, mosquées ou autres synagogues, tout juste bons à tendre la main…

Ils doivent pouvoir rejoindre leur communauté, prier avec elle. Mieux, leurs propres prières doivent être entendues !

Une rencontre particulière

Cette semaine, le pape François a reçu un pèlerinage de 200  personnes connaissant ou ayant connu l’extrême précarité. C’est justement une rencontre qui se place sur le plan religieux, pour une reconnaissance au plan religieux.

Ce pèlerinage particulier a été initié par plusieurs mouvements centrés sur une telle dynamique :

La majorité venait de Lyon, et le groupe était accompagné par le cardinal Barbarin.

Je vous propose d’écouter le compte rendu fait à radio Vatican par un membre du groupe :
Marcel Le Hir, militant d’ATD Quart Monde.
Enfants, lui et ses six frères et sœurs ont vécu dans la grande pauvreté, dans des baraquements, à Vitré en Bretagne. Sa vie a ensuite été marquée par l’alcoolisme. C’est en redécouvrant Dieu qu’il est sorti de la précarité.

On peut réécouter plusieurs fois son témoignage…

Ma réaction, toute personnelle, s’adresse aux croyants.
ici il s’agit d’un témoignage catholique, mais la réalité est la même pour les bouddhistes, chiites, juifs, hindouistes, orthodoxes, protestants, sunnites,…

Marcel le Hir nous parle, entre autre,
de croyants, exclus,
qui ne viennent prier à l’église
que lorsqu’il n’y a personne !

C’est là, à mes yeux, l’exclusion religieuse la plus forte !
C’est celle que les croyants sincères doivent combattre de toutes leurs forces !
Et Marcel Le Hir nous rappelle que les plus pauvres ont beaucoup à nous apprendre,
pour réussir ce challenge

Bon, certains me disent parfois que je me mêle de ce qui ne me regarde pas 😉
Qu’importe !

Amicalement

Michel Lansard

 

 

 

2 réflexions au sujet de « Le Quart Monde chez le pape »

  1. Effectivement, le témoignage de Marcel Le Hir est très fort. Pour moi qui vient de passer une partie de ma journée en lien avec des personnes sans domicile, ce témoignage résonne même en-dehors de toute connotation religieuse. C’est tellement vrai que souvent on s’arrête à la misère extérieure, et que trop souvent on ne prend pas le temps de s’intéresser à tous ces savoirs que ces personnes ont emmagasiné au cours de leur vie. Le mot savoir-vivre surtout a résonné en moi, cela a fait écho à une ambiance que j’ai particulièrement ressenti aujourd’hui dans le lieu d’accueil. On pourrait apprendre tellement de respect à côtoyer ces personnes. Même s’il ne faut pas oublier de se battre pour que la société fasse une place, permette à chacun de garder sa dignité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

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