ATD Quart Monde. Unis contre la misère
de ERIK ORSENNA
Lorsque j’ai vu ce livre, avec 60 ans d’histoire en photos, j’avoue que j’ai hésité. Mais…
j’ai craqué. Voici donc ma valse en quatre temps…
1 Hésitation
Oui j’ai hésité, car il vaut quand même 20 €. Puis le photographe que je suis s’est dit qu’un livre de photos est toujours plus cher à fabriquer, et qu’il était même pas si cher que cela si on y pense.
Puis j’ai imaginé revoir ainsi une partie de ma vie, ces photos me rappelant forcément de
nombreux souvenirs…
Et enfin, c’est aussi une façon de soutenir le combat du mouvement en ces soixante ans de vie…
Bref j’ai craqué…
2 Émotion
J’ai commencé par le feuilleter. Des photos fortes qui me rappellent des lieux que j’ai connu, et me font penser à d’autres où je suis passé.
Des visages me font revivre certains et certaines, que j’ai bien connu. Parfois depuis ils ont quitté cette terre, parfois j’ai eu la chance de les revoir au fil des années…
Et beaucoup de photos qui ne me sont pas liées. Mais des photos fortes, sans misérabilisme.
Des photos qui transpirent la douleur mais aussi la joie, l’espoir, la soif de dignité…
Des photos qui parleront même à ceux et celles qui n’ont pas vécu en ces lieux.
3 Profondeur
Je me suis plongé dans les textes. Car ce n’est pas un album de photos. C’est un livre d’histoire, une histoire souvent méconnue, puisqu’elle remonte à 1789, avec la révolution française et la révélation du quart état par un député un peu particulier…
J’ai aimé l’introduction et les présentations des 12 chapitres, par Eric Orsenna. Ils méritent réflexion plus que lecture. Je vous propose un très court passage :
Toute ma vie déjà longue, en tant que militant, enseignant, économiste, romancier, je me suis passionné pour le tiers monde, bataillant pour son développement. Avec obstination et le plus souvent, inefficacité.
Durant toutes ces années, je ne prêtais attention aux misères de chez nous. Pire, revenant de lointains accablés par des conditions de vie terribles, je me disais que « nos » pauvres à nous étaient moins pauvres que ceux d’Afrique ou d’Asie. En conséquence l’urgence n’était pas de leurs côtés. Si l’on résume, je préférais le Zambèze à la Corrèze, ou, pour être plus sévère, l’exotisme à la proximité ».
Il ne s’agit pas, bien sur, d’opposer des misères entre elles. Il s’agit de reconnaître nos difficultés à voir ce que subissent des hommes, femmes, enfants,… à travers tous les pays, y compris le nôtre…
C’est la force de ce livre, de nous le montrer à travers les photos venues de tous les continents. Ne dit-on pas qu’une image vaut milles mots ?
Mais l’image parle au cœur. Il faut les mots pour parler à l’esprit, pour comprendre, dépasser l’émotion, construire l’action,…
Les textes d’Eric Orsenna, les témoignages d’alliés, de militants quart monde , de volontaires permanents, mais aussi des chiffres, des études et recherches,…
Ce livre est un véritable outil pour changer le monde…
Je n’ai sauté aucune de ses 192 pages.
En prime il est beau et très bien fait.
Un grand merci à ses concepteurs.
4 Partage
Alors je vous invite à en profiter à votre tour, pour vous…
et pour ceux à qui vous pourrez l’offrir…
Quelqu’un me disait que cela ferait un très beau cadeau pour Noël. C’est vrai !
Dommage qu’il faille encore attendre près de 2 mois…
La charité commence par soi-même dit-on, offrez-vous le dès maintenant 😉
Michel Lansard
Et si vous partagiez cet article ?….