Lyon honore Geneviève de Gaulle
Anthonioz

La ville de Lyon l’annonce dans son dernier bulletin municipal.  À l’unanimité, le conseil municipal donne le nom de Geneviève de Gaulle Anthonioz à une nouvelle place, dans le
septième arrondissement.

Geneviève de Gaulle Anthonioz

Une grande dame toute simple

Nièce du général de GAULLE, Geneviève de GAULLE ANTHONIOZ a été résistante dès 1940.  Arrêtée le 20 juillet 1943, elle est déportée à 22 ans par les nazis au camp de concentration de Ravensbrück.  Son nom lui vaut d’être mise au secret pour servir de monnaie d’échange avec des prisonniers allemands.

Elle était membre du cabinet ministériel d’André Malraux lorsqu’elle découvrit en 1958 le
bidonville de Noisy le Grand où vivaient 252 familles dans la boue. Bouleversée elle y voit la même négation de l’humanité qu’elle a connu à Ravenbrück.
Elle décide alors de rejoindre le combat du père Joseph Wresinski, ce curé « un peu fou »
qui vivait dans ce camp.

Elle n’a jamais abandonné ce combat et devint la présidente d’ATD Quart Monde
jusqu’en 1998. Elle a consacrée sa vie à aider les plus pauvres et les plus exclus.

Elle sera la première femme à recevoir la Grande croix de la Légion d’honneur.
Elle est rentrée au Panthéon en 2015, avec sa « sœur de déportation » Germaine Tillon,
et 2 autres résistants : Jean Zay et Pierre Brossolette.

Petite biographie en image, à l’occasion de son décès (14 février 2002)

J’aime bien ce que nous dit Paul Bouchet, à la fin de ce reportage.
Après avoir combattu deux totalitarismes, Geneviève dénonçait, déjà,
celui de l’argent. Face à la situation actuelle, c’était prémonitoire…

Une femme engagée

Alors que le monde politique se déchire en petites phrases assassines à l’aube de la  présidentielle de 2017, réécoutons Geneviève lorsqu’elle interpellait les
candidats de la présidentielle de 1995…

Geneviève ne se contentait pas d’interpeller à l’occasion d’élections.
Au nom du Quart Monde elle a été membre du Conseil Économique et Social,
troisième assemblée de notre République. Elle y a joué un rôle très important…

Le 15 avril 1997 elle a soutenu devant les députés le projet de loi sur la cohésion sociale, texte qui sera adopté un an plus tard.

Une place pour une amie

Geneviève est d’abord pour moi une amie, qui a beaucoup compté dans mes engagements personnels. Et c’est avec une profonde émotion que j’écris ces quelques lignes…

Je suis très heureux de voir son nom associé à une place lyonnaise.
Hasard ou pas, la place concernée est à 2 pas de l’ENS, l’école Normale Supérieure, haut lieu de la culture et du savoir, si importants pour elle et son combat contre la misère.
ENS où se réunit régulièrement l’Université Populaire Quart Monde Rhône-Alpes,
où ceux qui vivent ou ont connu l’extrême pauvreté, partagent les savoirs avec ceux qui ne l’ont pas connu.
Hasard encore (?) c’est à deux pas aussi qu’ATD Quart Monde Lyon anime depuis 6 ans une bibliothèque de rue, une action que déjà Geneviève avait contribué à créer au sein du bidonville de Noisy dans les années 1960.

Merci Geneviève…

 

Michel Lansard

Pour mieux la connaître

Une série d’articles d’ATD Quart Monde:
–> https://www.atd-quartmonde.fr/genevieve-de-gaulle-anthonioz-refuser-linacceptable

Livres et vidéos :
–> https://www.atd-quartmonde.fr/genevieve-de-gaulle-anthonioz-refuser-linacceptable/a-lire-et-voir-sur-genevieve-de-gaulle-anthonioz/

Mémoire de guerre :
–> http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/biogr/anthonioz-degaulle.htm

4 résistants au Panthéon
–> http://pantheon2015.culturecommunication.gouv.fr/Quatre-resistants-entrent-au-Pantheon/

Une réflexion au sujet de « Geneviève de Gaulle Anthonioz, du refus du nazisme au refus de la misère »

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