Uber, taxis, Google et évolutions
On a tous entendu parler des conflits entre les taxis et les chauffeurs d’Uber. Cela a même donné lieu à un néologisme : l’ubérisation de notre économie. Et si les chauffeurs uber se faisaient ubériser… par Google !
L’usage de l’automobile évolue fortement
À une époque pas si lointaine, avoir une automobile faisait partie du statut social. Il fallait en avoir une, et si possible pas n’importe laquelle. Un jeune se sentait grandir en passant son permis et en ayant son propre véhicule…
Tout cela change fortement. De nombreux jeunes, de plus en plus, n’ont pas de permis, et encore moins de voiture. Ce n’est plus une marque de différenciation sociale pour eux.
La place du numérique dans nos sociétés facilite l’usage des transports en commun, que cela soit le train, le métro,… Le co-voiturage s’ajoute aux moyens de transport. Il en est de même pour les services de vélo ou voiture à usage temporaire. Tout est au bout de son smartphone en quelques clics.
Google, Apple,… et la voiture sans chauffeur
Les voitures autonomes de Google roulent déjà depuis un bon moment. Un grand pas à été franchi récemment avec la décision de juges aux USA, reconnaissant l’ordinateur de bord de la Google Car comme un conducteur plein. Cela veut dire qu’il n’y a plus l’obligation d’avoir un humain à ses côtés, comme le ferait un moniteur d’auto-école. Cela résout aussi la question juridique versus les assurances.
Côté sécurité, il y avait eu un accident mineur, pour lequel la Google Car n’était pas responsable (le chauffeur, humain, la précédent, avait brusquement freiné au feu vert). Un premier accident avec responsabilité de la Google Car vient d’arriver avec un bus. La voiture autonome a fait une embardée pour éviter un sac de sable abandonné sur la route, et le bus qui la suivait l’a percuté. Mais les ingénieurs de Google sont déjà à résoudre la situation, qui provient en fait de l’humain. La voiture Google « pensait » que le bus lui laisserait la priorité. Le chauffeur de bus a considéré qu’il était plus gros et qu’il devait passer…
Globalement l’ordinateur de bord est plus sécuritaire, car il ne se laisse pas distraire par ses passagers, ou son humeur… et ne ferme pas les yeux quand il éternue…
Je parle ici de Google puisque c’est un pionnier. Mais tout le monde sait qu’Apple a un projet similaire, sans compter plusieurs constructeurs automobiles. De même que plus personne ne s’étonne de prendre un métro sans chauffeur (la ligne D de Lyon date de 1991), on prendra bientôt des voitures pilotées par leur ordinateur de bord.
Uber et autres y songent sérieusement
Oui Uber pense se passer de ses chauffeurs un jour, en prenant des voitures automatiques. Ils ont même clairement annoncé au constructeur Tesla, qu’il lui prendrait la totalité de sa production lorsque cela serait au point (1).
Cela ne concerne pas uniquement Uber et les voitures. Les essais actuels d’Amazon pour livrer ses colis par drone, lors du dernier kilomètre, vont dans le même sens.
Une société à vivre ensemble autrement
Que l’on trouve tout cela bien ou mal, c’est inéluctable. Malgré leur combat les conducteurs de diligences ont disparus…
Bien sûr cela pose des questions de sociétés, sur le travail et le chômage, le financement de la sécurité sociale, le sentiment humain de se sentir utile à quelque chose, etc.
Il faut s’atteler à ces dossiers pour trouver les réponses adaptées. Mais nier l’évolution n’aidera en rien la solution…
Comme pour les questions écologiques, ou le rôle de la laïcité, la place des plus pauvres, les questions économiques,… et j’en passe, nous avons un défi de réorganisation sociétale pour pouvoir vivre tous ensemble dans cette nouvelle ère…
Michel Lansard
Notes
Uber et Tesla
–> http://www.economiematin.fr/news-automobile-voiture-electrique-autonomie-electronique
Voiture Apple
–> http://www.huffingtonpost.fr/2015/02/20/apple-voiture-electrique_n_6719032.html